FAQ

Chez SudForêt, nous pensons, contrairement à l’adage que la curiosité est un joli défaut ! C’est en vous écoutant que nous avons pu réunir ici, les questions que vous nous posez le plus souvent. Sur nos pratiques, nos espèces ou la sylviculture en général...

Pratiques sylvicoles

1. Forêt naturelle et forêt cultivée ?

   Une forêt naturelle (vierge, primitive, originelle) est « une forêt primaire dont la composition, la structure et les êtres vivants ont été soustraits à l'action de l'homme, exception faite d'un prélèvement par cueillette et d'une pression de chasse très légère. » Rameau J.‐C. et Mortier F., 1993 in Greslier N. et al, 1995.

   Les plantations forestières sont des domaines forestiers établis artificiellement par plantation ou par semis. L’objectif de ces plantations peut être la production de bois ou la fourniture de services écosystémiques.

2. Quelles sont les fonctions et services écosystémiques de la forêt ?

   Les services écosystémiques sont les bénéfices issus du fonctionnement des écosystèmes qui profitent à l’Homme. D’un point de vue anthropique, la fourniture de services écosystémiques découle donc des fonctions inhérentes à l’écosystème. Dans ce cas il s’agit des fonctions de la forêt qui sont de 3 types.

   La fonction écologique de la forêt comprend entre autres les rôles tels que la protection et stabilisation des sols, la participation au cycle de l’eau, les échanges racinaires de nutriments entre les arbres et les champignons, l’évapotranspiration, l’habitat pour la faune et la flore, le stockage du CO₂, la participation à la régulation du climat.

   La fonction économique comprend entre autres la production de matières premières telles que le bois, la cueillette, les substances et molécules naturelles, tous les produits non ligneux offerts par la forêt.

   La fonction sociale comprend entre autres les activités récréatives en forêt, les balades à vélo, les randonnées pédestres et équestres, la valeur patrimoniale, l’éco-tourisme. Elle apporte emplois et formations liés au domaine de la Sylviculture : pépiniériste, bûcheron, conducteur d’engins forestiers ; au domaine de la transformation des produits bois et leur mise en œuvre dans la construction notamment.

   Les grandes catégories de services écosystémiques rendus par la forêt sont de l’ordre de 4, ils sont nommés comme suit.

   - Services d’approvisionnement : ils fournissent les biens eux-mêmes comme la nourriture, l’eau, le bois et les fibres
   - Services de régulation : ils régissent le climat et les précipitations, l’eau (par ex. inondations), les déchets, et la propagation de la maladie
   - Services culturels : ils concernent la beauté, l’inspiration et la récréation qui contribuent au bien-être des personnes
   - Services de support : ils comprennent la formation du sol, la photosynthèse…

3. Quelles sont les bénéfices écologiques d’une forêt cultivée ?

   Stabiliser les sols, produire une couverture végétale, limiter l’érosion, améliorer le microclimat des zones exploitées, créer un habitat pour la faune, favoriser la régénération floristique naturelle, protéger les berges des cours d’eau et améliorer la qualité de l’eau, stocker le carbone, participer à la conservation des espèces endémiques sont autant de bénéfices fournis par la forêt cultivée qui contribuent à préserver la biodiversité calédonienne.

4. Qu’est-ce que la Sylviculture ?

   La sylviculture désigne « l’ensemble des techniques permettant la création et l'exploitation rationnelle des forêts tout en assurant leur conservation et leur régénération » (ONF)

5. C’est quoi la gestion durable des forêts ?

   Définition de la gestion durable des forêts (Helsinki, 1993)  « La gestion durable des forêts signifie la gestion et l'utilisation des forêts et des terrains boisés d'une manière et à une intensité telle qu'elles maintiennent leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement et pour le futur, les fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes aux niveaux local, national et mondial, et qu'elles ne causent pas de préjudices à d'autres écosystèmes ».

6. Utilisez-vous des produits chimiques polluants ?

   Au sein de nos forêts cultivées, aucun produit phytosanitaire n’est employé aussi bien pour les activités de plantation, d’entretien des boisements qu’au cours de l’exploitation des bois. SudForêt préfèrera toujours la solution mécanique à la solution chimique y compris pour la maîtrise de la végétation concurrente et des espèces exotiques envahissantes végétales.

7. Utilisez-vous des fertilisants ?

   Lors de la plantation et des opérations d’entretiens, un engrais organo-minéral écocertifié et utilisable en agriculture biologique est appliqué aux arbres selon leurs besoins pour pallier les carences du sol.

8. Ou plantez-vous ?

   Nous plantons exclusivement en Province Sud, sur des terres allouées, sur nos parcelles post-exploitation au sein de nos périmètres forestiers, ou chez des particuliers suite à la mise en place de conventions.

9. Est-ce que vous coupez tous les arbres ?

   L’exploitation d’un boisement varie en fonction du type de plantation et de sa vocation, des essences présentes, de leurs potentialités et de la sensibilité du milieu environnant. Chaque espèce possède son propre itinéraire sylvicole élaboré en optimisant la quantité et qualité des différents produits bois attendus. Pour les plantations de Pinus destinées à la production, la coupe rase peut être prévue, tandis que pour les plantations d’espèces endémiques et les plantations HQE, le prélèvement est adapté, sélectif et peut s’étendre sur plusieurs dizaines d’années. Certaines de nos plantations sont uniquement destinées à enrichir les habitats, les paysages et les écosystèmes.

10. Qu’entendez-vous par « reconstitution de milieu » ?

    La reconstitution de milieu consiste à réhabiliter un habitat secondaire pour qu’il revienne par sa seule dynamique à un écosystème indigène autonome. Son objectif est de créer un écosystème forestier alternatif, écologiquement viable, en tentant de relancer une dynamique pérenne. Elle fait appel à des travaux de préparations de terrain, de plantations d’espèces indigènes et de suivis de cette régénération. Les plantations de reconstitution de milieux n’ont pas pour objectif la production de bois.

11. Qu’est-ce qu’un corridor écologique ?

    La création de « corridors écologiques », parcelles de plantations situées entre deux réservoirs de biodiversité isolés, constituent une mesure profitable au développement de la diversité biologique. Ces corridors assurent une continuité écologique en offrant aux espèces des conditions favorables à leurs installations, leurs déplacements et à l’accomplissement de leurs cycles de vies. Les corridors écologiques ne seront en aucun cas exploités pour leur bois.

12. Qu’est-ce qu’une plantation d’enrichissement ?

    La continuité végétale des forêts rivulaires est parfois entrecoupée par des espaces herbacées ouverts où la couverture arborescente est faible. Par conséquent, des opérations d’enrichissement par la plantation d’espèces endémiques sont programmées dans le but d’améliorer la diversité spécifique, créer des réservoirs de biodiversité et des zones refuges pour la faune, reconnecter les espaces forestiers entre eux et constituer une ressource de graines pour faciliter la régénération naturelle.

13. Qu’est-ce qu’une « zone tampon » ?

    Les zones tampons sont des zones délimitées réparties dans le paysage qui renforce la protection d'une zone de conservation spécifique. Elles influencent les processus écologiques en atténuant les impacts sur une zone remarquable, limitant l’érosion ou minimisant les changements de paysage, tout en favorisant la biodiversité. Elles sont généralement installées le long de parc et réserve naturelle, d’écosystème d’intérêt patrimonial, de talwegs, de cours d’eau ou encore de ripisylve.

14. Est-ce que vous exploitez des arbres dans la forêt naturelle ?

    Non, aucun arbre n’est exploité par SudForêt en forêts naturelles. Notre démarche consiste à créer des forêts cultivées qui constituent un réservoir de bois pour alimenter le marché en substitution des forêts naturelles. Ce sont ainsi les arbres plantés qui sont exploités pour leur bois et non pas les arbres de forêts naturelles.

15. Est-ce que vos plantations sont certifiées écologiquement ?

    Nos pratiques sylvicoles sont adaptées pour maintenir un potentiel de production dans une perspective de développement durable, c’est à dire souhaitable d’un point de vue écologique, économique, et social. La préservation de la biodiversité est un des critères fondamentaux d’une gestion forestière écologique et durable. Ces notions seront prochainement garanties par la mise en place d’un label œuvrant pour la protection des forêts, de la biodiversité et visant à certifier les produits de la filière bois : le label FSC ou le label PEFC.

16. Que signifie la certification ISO 14 001 accordée à SudForêt ?

    Depuis 2019, SudForêt a obtenu la Certification ISO 14 001 (v. 2015) qui est une norme de certification environnementale internationale.
    Elle constitue un cadre définissant des règles d’intégration des préoccupations environnementales dans les activités de SudForêt afin de maîtriser les impacts sur l’environnement et ainsi concilier les impératifs de fonctionnement et de respect de l’environnement. [> Voir la Politique environnementale de SudForêt]

    La mise en place d’un SME (Système de Management Environnemental) selon le référentiel de la norme ISO 14 001 repose sur une démarche volontaire qui doit permettre :

    • De mieux connaître les impacts environnementaux générés par les activités de l’organisme,
    • De garantir le respect de la réglementation et d’être à même d’anticiper sur les évolutions à venir,
    • D’être en mesure d’améliorer les pratiques dans une logique d’amélioration continue dans le sens d’une réduction des impacts environnementaux.

    Le système de management environnemental participe directement à l’inscription des activités de SudForêt dans une logique de développement durable.

    La certification selon la norme ISO 14 001 est obtenue à l’issue d’un audit effectué par un organisme agréé indépendant. Son maintien ultérieur est subordonné à la vérification régulière (annuelle) de la conformité du système à la norme et au renouvellement (tous les 3 ans) de la certification par un organisme indépendant.

17. Pourquoi les forêts sont des puits de carbone ?

    Un puits de carbone est un réservoir naturel ou artificiel qui absorbe et stocke le carbone de l’atmosphère, grâce à des mécanismes physiques et biologiques. Ainsi, les puits de carbone contribuent à éliminer le CO2 de l'atmosphère et jouent un rôle primordial dans la lutte contre l'effet de serre. Les forêts comptent parmi les principaux puits de carbone de la planète. En effet, le dioxyde de carbone est nécessaire à la croissance des végétaux. Sous l'action de la lumière du soleil, les arbres transforment le CO2 et l'eau en matière végétale composée essentiellement de carbone, et en oxygène rejeté par les plantes. Grâce à ce processus de photosynthèse, les arbres poussent en fixant durablement le CO2 dans leur bois. Le CO2 piégé pendant la croissance de l'arbre reste stocké pendant toute la durée d'utilisation des produits fabriqués à partir du bois.

Espèces Forestières

1. Le Pinus caribaea est-elle une espèce envahissante ?

   Historiquement, il a été introduit en Nouvelle-Calédonie dans les années 60 par le Centre technique Forestier Tropical (CTFT) pour reboiser la savane à niaoulis. Il s’agissait de contrebalancer une exploitation abusive de ressources locales, en voie de rapide épuisement. Cette introduction a été suivie d’une forte campagne de plantation qui a abouti à la création des plus grands massifs connus en Nouvelle-Calédonie. Malheureusement, après la provincialisation, certaines plantations ont souffert d’un manque de gestion qui, couplé aux incendies successifs, ont contribué à la propagation du Pinus notamment sur ces surfaces brulées.

   Elle figure sur la liste des espèces exotiques envahissantes du Code de l’environnement de la Province Sud dont « la culture, l’élevage, le transport, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou l’achat, et l’introduction intentionnelle ou non intentionnelle par négligence ou par imprudence dans le milieu naturel sont interdits » (art. 250-2 du code de l’environnement). Son utilisation est soumise à autorisation de l’autorité compétente après évaluation des conséquences de son introduction sur le milieu naturel.

2. Quelle est votre action contre l’aspect envahissant du Pinus ?

   A ce jour, SudForêt agit pour limiter sa propagation à l’extérieur des périmètres forestiers. Dans les zones de plantations sous notre gestion, des campagnes d’abattage sont organisées régulièrement pour éliminer les jeunes Pinus se développant dans le milieu naturel entourant les parcelles plantées. Le principe est de couper les arbres lorsqu’ils sont jeunes, avant qu’ils ne soient fructifères pour ainsi limiter le front de propagation.

3. Le Pinus, espèce pionnière ?

   Le Pinus est une espèce pionnière, qui colonise préférentiellement les milieux ouverts, incendiés, dénudés ou des milieux difficiles à la croissance des végétaux. Cette espèce héliophile (qui a un besoin de lumière important) est opportuniste, elle présente des capacités d’adaptation élevées à tous types de sols y compris les sols très pauvres, une résistance à de longues périodes avec très peu de précipitations et une croissance rapide. De par toutes ses caractéristiques, le Pinus représente une espèce à fort potentiel sylvicole.

4. Pourquoi utiliser du Pinus caribaea ?

   En plus d’être une espèce à croissance rapide et rustique, seulement 12 ans pour la production de bois de service et 25 ans pour la production de bois d’œuvre, le Pinus présente des propriétés qui répondent aux exigences de résistance mécanique et de durabilité conformes à celles des référentiels normatifs en vigueur. En effet, il possède des propriétés mécanique qui lui permettent de concurrencer les bois résineux d’importation, son atout principal étant son imprégnabilité qui grâce à un traitement de préservation, lui confère une durabilité dans le temps supérieure à tous les résineux provenant d’Europe.

   En 2015, l’espèce Pin des Caraïbes, a été reconnue comme « bois de construction » par le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD). Cette labélisation offre de nouvelles perspectives, non seulement aux professionnels du bâtiment, mais aussi aux scieries du territoire. Des produits équivalents à ceux importés, voire de meilleure qualité, si l’on se réfère aux études faites récemment sur les qualités technologiques du Pin des Caraïbes local.

5. Et les espèces locales ?

   Avec les longues révolutions des plantations d’essences endémiques pouvant s’échelonner de 60 ans à plus d’une centaine d’années, SudForêt constitue un massif d’essences locales nobles afin de créer une ressource durable pour les générations futures.

   L’objectif est de produire grâce à une gestion adéquate, des bois sans nœuds pour la fabrication des contreplaqués, placages ou bois de menuiseries, autant de produits à forte valeur ajoutée qui permettront d’atteindre les marchés niches locaux et internationaux.

6. Le Santal est-il une espèce protégée ?

   Le santal, Santalum austrocaledonicum, essence locale emblématique reconnue internationalement possède un bois qui après extraction dévoile une huile de grande qualité. Il possède plusieurs variétés classées sur la liste rouge de l’UICN. La plantation de Santal, essence à croissance rapide et à forte valeur ajoutée, permettra également la conservation d’une espèce endémique à caractère culturel fort, aujourd’hui vulnérable à cause d’une exploitation de masse des forêts naturelles dans le passé.

   De ce fait, le code de l’environnement indique que « les autorisations de coupe et d'exploitation forestière pour le bois de santal sont accordées en fonction du nombre d’arbres susceptibles d’être exploités après inventaire obligatoire de la ressource ».

7. Plantez-vous des espèces protégées ?

   Sur les 9 espèces locales sélectionnées par SudForêt, 8 sont répertoriées sur la liste rouge de l’UICN. Par exemple, l’Araucaria Luxurians que nous cultivons est classé comme « espèces en danger ». Sa multiplication offre des perspectives de préservation et de conservation de l’espèce.

8. Qu’est-ce que la liste rouge de l’UICN ?

   L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature est une union de Membres composée de gouvernements et d’organisations de la société civile faisant autorité au niveau international sur l’état de la nature et des ressources naturelles dans le monde et sur les mesures pour les préserver. La Liste rouge de l’UICN constitue l’inventaire mondial le plus complet de l’état de conservation global des espèces végétales et animales. Elle s’appuie sur une série de critères précis pour évaluer le risque d’extinction de milliers d’espèces et de sous-espèces. Ces critères sont basés sur différents facteurs biologiques associés au risque d’extinction : taille de population, taux de déclin, aire de répartition géographique, degré de peuplement et de fragmentation de la répartition. Ils s’appliquent à toutes les espèces et à toutes les parties du monde.

9. C’est quoi l’agroforesterie ?

   L’agroforesterie apparaît comme une pratique innovante et pertinente qui tire parti de la complémentarité des arbres et des cultures pour mieux valoriser les ressources du milieu. Les parcelles agroforestières sont multifonctionnelles : elles produisent du bois et des produits agricoles, elles protègent les sols, l’eau, la faune sauvage, elles diversifient les paysages ruraux, enrichissent le patrimoine des exploitations agricoles. Il s’agit de pratiques respectueuses de l’environnement et ayant un intérêt paysager évident. En définitive, ce qui rend le système agroforestier si attrayant est son haut niveau de résilience et de durabilité économique, sociale et écologique.